Histoire et patrimoine

Plan du parcours historique

Soppe-le-Bas s’est doté, en 2022, d’un parcours historique élaboré par la section « histoire et patrimoine » de l’association Flore et Loisirs. Véritable invitation à un voyage dans le temps, à la découverte de l’histoire et du patrimoine du village, ce parcours s’adresse aux Soppois comme aux visiteurs de passage. Les internautes sont eux aussi invités au voyage. Pour obtenir un aperçu de l’histoire de Soppe-le-Bas, cliquez ici. Pour en savoir plus, cliquez sur les légendes des illustrations ci-dessous, afin d’accéder au contenu des panneaux mis en place dans le village. Si les panneaux du parcours historique n’apparaissent pas ci-dessous, veuillez recharger la page (appuyer sur F5). Vous trouverez également des informations plus détaillées au bas de cette page.

Auf Entdeckungstour
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Discovering Soppe-le-Bas
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« Coupé, au premier de sable au lion issant d’argent couronné d’or, armé et lampassé de gueules, au second d’or au cornet de gueules, lié et virolé de même. »

 

Vous venez de lire la description héraldique des armoiries de la commune de Soppe-le-Bas établies par la commission d’héraldique chargée de rédiger l’Armorial des communes du Haut-Rhin. En langage courant, ces termes indiquent que l’écu est divisé horizontalement en deux parties égales. La partie supérieure noire (sable) porte un lion blanc (argent) dont apparaît seulement la moitié supérieure de son corps (issant). Il porte une couronne jaune (or), ses griffes (armé) et sa langue (lampassé) sont rouges (gueules). La seconde moitié de l’écu est jaune (or). Elle est garnie d’un cornet avec boucles (virolé) et cordon de suspension (lié). Ce blason reprend les armes de la famille noble de Sulzbach éteinte en 1585 : « De sable au lion d’argent couronné d’or, armé et lampassé de gueules. » La partie inférieure de l’écu rappelle par le cornet que Soppe-le-Bas fut un relais de postes important sur la route Strasbourg-Lyon.

imasoppeaAu XIe siècle, le village dépend des comtes de Montbéliard, puis du monastère de Saint-Nicolas à Rougemont-le-Château. Son histoire est liée à celle de la seigneurie de Thann, qui fait partie du comté primitif de Ferrette fondé en 1125 par Frédéric Ier, fils aîné de Thierry Ier, comte de Montbéliard.
En 1259, un document est signé par Otto VON SULZBACH.
En 1324, le comté de Ferrette passe dans la maison d’Autriche par le mariage de Jeanne DE FERRETTE, fille du dernier comte Ulric II, avec le duc Albert II d’Autriche ; incorporé au landgraviat de Haute-Alsace, il est compris dans les domaines héréditaires des HABSBOURG, et y restera jusqu’en 1648.
En 1349, le village est donné en fief à Retschmann VON SULZBACH.
En 1376, le village est détruit par les Anglais.
En 1444, c’est la guerre des Armagnacs : le village est de nouveau détruit, et connaît une forte mortalité.
À cette époque, Soppe-le-Bas forme une cour colongère (dinghof ou dinckhof), avec Soppe-le-Haut, Mortzwiller, Diefmatten et Eichen (village disparu). Le couvent de l’Oelenberg et le Domkapitel de Bâle y possèdent des biens. La cour colongère est un ensemble d’habitations, avec granges, écuries, terres et prés, qui sont concédés à des preneurs (huber) moyennant l’acquittement d’un cens ou de prestations annuelles. Chaque cour colongère a une constitution particulière inscrite sur un manuscrit, appelé rotule, qui précise que les différends qui pourraient survenir seraient soumis à un tribunal présidé par le maître de la cour colongère (meyer), colonger lui-même, assisté d’autres colongers comme assesseurs.
1469 : reconstruction de l’église. Le village est la possession des WALDNER.
De 1469 à 1474, la seigneurie de Thann passe sous la domination bourguignonne, avec Pierre DE HAGENBACH.
1525 : épisode de la « guerre des paysans »
1585 : extinction des VON SULZBACH ; le fief revient au chancelier d’Ensisheim, Johann Jakob HOLZAPFEL. Ensisheim était la capitale des possessions des HABSBOURG en Haute Alsace.
De 1618 à 1648, c’est la guerre de Trente Ans. La région n’est concernée que par l’épisode de la guerre des Suédois (Schwedenkrieg), de fin 1632 à 1638. Il ne subsistera plus que 18 feux sur les 40 que comptait le village.
Par le traité de Westphalie en 1648, la maison d’Autriche cède à la France toutes ses possessions en Alsace. En 1658, Louis XIV donne en apanage au cardinal de MAZARIN le comté de Ferrette et ses dépendances. En 1661, avant de mourir, celui-ci laisse ses biens au duc de MAZARIN, époux de sa nièce Hortense MANCINI.
En 1671, le duc de MAZARIN institue une commission pour étudier l’état, les ressources et les revenus de la Seigneurie de Thann. Le rapport de cette commission est conservé aux archives du Palais de Monaco. Outre la ville de Thann, elle comprend 42 bourgs ou villages, relevant de 13 mairies. La mairie de Soulzbach (Soppe) concerne Mortzwiller, Soppe-le-Haut, Soppe-le-Bas et Diefmatten. Le rapport précise que « Nidersoultzbach comme le plus apparent et assis au milieu des trois autres est la résidence ordinaire du maire et le lieu où le siège de la justice est établi. Elle est composée de 8 assesseurs et du maire qui tient le sceptre au nom du seigneur. »
1777 : le prince héritier de Monaco, futur Honoré IV, se marie avec la duchesse D’AUMONT-MAZARIN, héritière des ducs de MAZARIN ; ainsi le comté de Ferrette passe dans la maison des GRIMALDI jusqu’à la Révolution.
Quand l’Alsace devient allemande en 1870, Soppe-le-Bas se trouve à la frontière de l’empire allemand, et une douane imposante est construite entre le village et Lachapelle. Elle sera détruite après la guerre de 1914-1918. Le village est occupé par les troupes françaises dès le 7 août 1914, et est cité à l’Ordre de l’Armée et décoré de la croix de guerre.
Pendant la deuxième guerre mondiale, des douaniers allemands s’y installent de nouveau, ainsi qu’un bureau de la Gestapo.
Comptant 272 habitants en 1962, le village connaît un véritable développement à partir de 1993, avec l’ouverture de la déviation de la RN 83.

New-eglise07bL’église Saint-Vincent de Soppe-le-Bas, néoclassique de 1837, abrite un orgue RINKENBACH dont la partie instrumentale a été classée monument historique le 5 novembre 1980.

Il existait une église à Soppe-le-Bas dès le XIVe siècle. Celle-ci fut remaniée en 1706, puis reconstruite en 1772. Suivit une réparation du clocher en 1784. Mais l’église fut bientôt trop petite pour accueillir les fidèles et nécessitait des réparations importantes. À la demande du maire de Soppe-le-Bas, l’architecte Jacques François Antoine KUEN, de Masevaux, dressa un premier projet de reconstruction en 1829, qui fut repris en 1835. Un troisième projet, avec une façade différente, du même architecte, fut finalement réalisé en 1837. L’église devait initialement accueillir les fidèles de Soppe-le-Bas et de Diefmatten. Cela explique la hauteur conséquente de l’édifice dans lequel devaient être intégrés des balcons. Mais il semblerait qu’une « guerre de clochers » ait eu raison de l’entente cordiale entre les deux villages. À l’origine, l’église avait une longueur équivalente à celle de la nef actuelle. Un nouveau chœur fut ajouté, et les murs furent rehaussés pour arriver à 10 mètres.

Mise en chantier en 1837, la nouvelle église fut achevée en 1839. Restait à la meubler : les bancs et les boiseries furent refaits ; après la commande de trois autels, d’une chaire et de fonts baptismaux, un orgue entièrement neuf fut commandé à Valentin RINKENBACH pour la somme de 3900 francs en 1842.

L’intérieur de l’église a fait l’objet d’une grande rénovation en 2005-2006. Quant à l’orgue, il a été restauré entre août 2005 et juin 2006 par l’entreprise d’Hubert BRAYÉ, maître facteur d’orgues, de Mortzwiller, en collaboration avec Ulrich AVERESCH, facteur d’anches libres à Bad Krozingen (Allemagne), pour le jeu de physharmonica.

Construit en 1842 par Valentin RINKENBACH, l’orgue de Soppe-le-Bas marque le croisement entre une certaine modernité, représentée par le jeu de physharmonica à anches libres, et la tradition alsacienne plutôt conservatrice, avec une composition sans surprise au grand orgue et à la pédale, une soufflerie cunéiforme, des claviers plaqués d’ébène et un ton à 415 Hz. Bien que légèrement modifié, l’orgue de Soppe-le-Bas est resté dans un état très proche de l’origine. C’est assurément le meilleur témoin de l’art de Valentin RINKENBACH. Son jeu de physharmonica est d’ailleurs le seul à avoir été conservé en France, avec celui de Heimersdorf.

La partie instrumentale de l’orgue a été classée au titre des monuments historiques le 5 novembre 1980. Le buffet, confectionné en chêne avec des renforts en sapin à l’intérieur, n’est pas protégé. Il n’en est pas moins caractéristique de la manière de Valentin RINKENBACH, avec ses plates-faces surmontées d’arcs en plein cintre, son entablement supérieur couronnant toute la façade et ses draperies servant de claires-voies aux tourelles. Sans oublier les tuyaux de façade, en étain, avec des écussons imprimés en plein cintre et des lignes de bouches horizontales dans les plates-faces. Fait remarquable : ces tuyaux ont échappé à la réquisition opérée en 1917 par les autorités allemandes, Soppe-le-Bas étant situé du côté français du front.

Mais l’orgue s’est empoussiéré au fil des ans et certaines boiseries se sont vermoulées. Le Comité de rénovation de l’orgue et la commune de Soppe-le-Bas se sont donc mobilisés pour lui offrir une cure de jouvence. Les démarches, entamées dès 1991, ont abouti à la grande restauration de l’orgue de 2005-2006. Restauration du buffet – avec traitement préventif et curatif –, des sommiers, de la console, de la mécanique, de la tuyauterie, du jeu de physharmonica, mise en place d’un pédalier neuf copié sur un modèle historique (Beblenheim), harmonie et accord : l’orgue a fait peau neuve ! La soufflerie a été reconstruite à partir des éléments anciens existants, ce qui en fait un précieux témoignage de la facture de Valentin RINKENBACH.

Une souscription est actuellement en cours pour l’église de Soppe-le-Bas. Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse www.soppe-le-bas.fr/eglise.